16 décembre 2010

Stalker / Pique-nique au bord du chemin - Arkadi et Boris Strougatski

lasth stalkerPour une fois, j'ai envie de recopier le quatrième de couverture, qui ne gâche rien du livre et en révèle bien le propos.

Des Visiteurs sont venus sur Terre. Sortis d'on ne sait où, ils sont repartis sans crier gare. Dans la Zone qu'ils ont occupée pendant des années sans jamais correspondre avec les hommes, ils ont laissé traîner des objets de toutes sortes. Objets-pièges. Objets-bombes. Objets-miracles. Objets que les stalkers viennent piller au risque de leur vie, comme une bande de fourmis coloniserait sans rien y comprendre les détritus abandonnés par des pique-niqueurs au bord d'un chemin. 
Adapté au cinéma en 1979 par Andreï Tarkovski, Stalker ou Pique-nique au bord du chemin (ici publié [2010] pour la première fois en France en version intégrale) est le chef-d'œuvre des frères Strougatski. Un roman qui a eu un tel impact sur le XXe siècle que c'est sous le surnom de stalkers qu'on connaît désormais les hommes et femmes qui ont étouffé le cœur du réacteur en fusion de Tchernobyl, entre le 26 avril et le 16 mai 1986.

J'avais quelques a-priori idiots sur ce roman. Que, par exemple, comme c'était un roman russe, il serait forcément compliqué et plein de références qui m'échapperaient. Et que parce qu'il datait de l'époque soviétique, l'histoire se déroulerait dans une URSS bizarre, toute grise et brune. Tout ça est bien sûr faux. Rien n'est compliqué dans Stalker et l'histoire ne se prend pas place pas en URSS. 
Stalker est un authentique roman de science-fiction, en cela qu'il part du postulat indiqué dans le quatrième de couverture (la Visite) et en tire les conséquences sociales et scientifiques. Et Stalker est un très bon roman tout court, par le traitement très fin et poignant des personnages, par son immersion dans leur vision, parce qu'on voit la Zone (et les conséquences de la Visite) uniquement à hauteur d'homme, à hauteur d'un homme, un stalker, à la fois chasseur de trésors, contrebandier et démineur, qui s'enfonce pour toutes sortes de mauvaises raisons dans la Zone afin d'en extraire des trésors étranges dont il ne saurait que faire sinon les revendre pour un paquet de billets. S'il reste quelque chose de russe dans le livre, c'est sans doute la vision de l'Homme sous-jacente. Oserais-je prononcer le mot "métaphysique" ?
La Zone est une idée très puissante, que j'ai vue reprise plusieurs fois, par exemple chez Bilal (Immortel) ou chez Philippe Curval (Congo Pantin, que j'avais déjà chroniqué). Lisez Stalker. Découvrez, à vos dépens, les ravages de la "gelée de sorcière" ou de la "calvitie de moustique". Et quand vous serez perdus, espérez un miracle.


Couverture du livre by Lasth (making of, ici)
Publié aux éditions Denoël.

2 commentaires:

  1. Que raconte l'histoire au fond? Les stalkers meurent tous à la fin? J'aime bien les histoires russes. Par contre, je n'apprécie pas vraiment la science-fiction. Mais je pense que je vais regarder l'adaptation au cinéma de ce roman, il m'a l'air assez intéressant.

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  2. Que raconte l'histoire au fond? Les stalkers meurent tous à la fin? J'aime bien les histoires russes. Par contre, je n'apprécie pas vraiment la science-fiction. Mais je pense que je vais regarder l'adaptation au cinéma de ce roman, il m'a l'air assez intéressant.

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