06 juillet 2009

Mucha au musée Fabre


Le musée Fabre (dont nous n'avons toujours pas eu le temps de voir les collections permanente) offre une belle exposition un peu à la façon des expos du Louvre sur le célèbre peintre/dessinateur tchèque Alphonse Mucha.

Tout le monde connaît Mucha. Son trait est presque un cliché de la Belle Epoque, de ces publicités charmantes pour des champagnes, des voyages ou des biscuits.


L'homme est sympathique et consensuel. Son travail est joli. Beauté du trait (qui préfigure la ligne claire, en BD), douceur et émotion des couleurs, élégance des modèles. Chez Mucha, les femmes sont toujours belles (et curieusement, même quand elles sont nues, jamais érotiques). Nous avons pu observer combien il avait influencé le dessin des Cités Obscures, ou la peinture d'Alex Alice...

L'exposition nous a permis de voir un peu au delà de l'image de l'artiste très consensuel (et que j'aime beaucoup), grâce à deux points intéressant.
En premier, sa rencontre avec Sarah Bernhardt qui l'amène à certaines de ses oeuvres les plus étonnantes, les extraordinaires affiches de théâtre mettant en scène "la Divine". Mucha y a trouvé un sujet où s'exprime tout son génie, et Sarah Bernhardt un merveilleux publicitaire.




Deuxième point : l'épopée slave. Vers les années 1910, Mucha, très célèbre, se remet en questions et avec l'aide d'un mécène, se lance dans une grande oeuvre monumentale : vingt tableaux géants (600 x 800 pour les plus grands !) à la gloire du peuple slave. Le talent de Mucha est à son aopgée, la technique est parfaite, les couleurs sont magnifiques... et l'oeuvre est ratée. Mucha s'est retrouvé écrasé par son sujet, qu'il traite avec un infini sérieux, lui qui est si doué pour la légèreté. L'exposition montre à la fois un des tableaux les plus réussis (le Mont Athos, avec de belles lumières mystiques) et un énorme pudding pompeux, le finale de la série, l'apothéose des slaves.


Les deux tableaux de l'épopée slave vus à Montpellier. Image (c) lemonde.fr

Nous avons trouvé très touchant de voir cet "échec", où l'artiste se révèle beaucoup, avec son talent et ses faiblesses. Ces grandes images pleine de souffle national, déjà dépassées pourtant au moment de leur finition, montrent l'ancrage de l'artiste dans la Belle Epoque, illustrant que le talent tient aussi à la rencontre d'un homme et d'un moment.

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